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        Faire surgir un nouvel espoir pour l’agriculture dominicaine

        Ren Feifan
        Harold Guiste (Dominique)

        Radis blancs : 23 dollars des Caraïbes orientales (environ 7,5 euros) le kilo !
        Piments : 27 dollars des Caraïbes orientales (environ 8,8 euros) le kilo !
        Poivrons de différentes couleurs : 54 dollars des Caraïbes orientales (environ 17,7 euros) le kilo !
        Il semble inimaginable que les gens du peuple puissent se permettre de consommer ces légumes à prix d’or.

        Afin de résoudre les problèmes de développement agricole, notamment le manque de légumes et de fruits, à la demande du gouvernement dominicain, des experts du groupe Xinjiang Xintian se sont rendus en Dominique pour y construire le « Centre de l’agriculture moderne Chine-Dominique » dans la banlieue de Portsmouth, dans le nord du pays. Il s’agit de l’une des bases d’expérimentation, de démonstration et de formation les plus avancées des Caraïbes en matière de nouvelles variétés agricoles et de nouvelles technologies. Grâce à l’introduction continue de nouvelles variétés et à la promotion de technologies de pointe, des légumes et des fruits qui provenaient essentiellement de l’importation dans le passé ont été plantés dans le parc de démonstration. Les « légumes à prix d’or » autrefois inabordables pour les gens du peuple, ont vu leur prix grandement chuter. Ils sont maintenant à la disposition des populations locales.

        Faire surgir un nouvel espoir pour l’agriculture

        Les experts chinois ont apporté des semences gratuites, des technologies de pointe et des concepts agricoles modernes à la Dominique. Des légumes et fruits de qualité venus de Chine tels que le brocoli, le chou-fleur, le poivron, le chou chinois, l’aubergine longue, le chou violet, le radis, le céleri et le cantaloup, sont à présent disponibles sur la table locale. « Dans le passé, la plupart de ces fruits et légumes provenaient exclusivement de l’importation, mais maintenant ils sont cultivés par nous-mêmes. » Les Dominicains en sont fiers.


        Variétés chinoises de poivron de différentes couleurs.

        Avec l’enrichissement des variétés de légumes, les agriculteurs ont vu leurs revenus augmenter.

        Grâce aux conseils d’experts chinois, l’agriculteur Tim a mis en place une serre pour cultiver une variété de poivron chinois. Après un cycle de production de cinq mois, la production a atteint 2 200 kg, avec une valeur atteignant 24 000 dollars des Caraïbes orientales (environ 7 860 euros), équivalant à 20 mois de revenus pour des employés ordinaires locaux. Après lui avoir donné des conseils de suivi, les experts chinois l’ont aidé à accroître sa production. A l’heure actuelle, Tim a déjà construit huit serres dans lesquelles il a introduit plus de 10 variétés de légumes en provenance de la Chine. Il peut effectuer une rotation des cultures sur toute l’année, ce qui a littéralement doublé ses revenus.

        De plus en plus de Dominicains sont convaincus que les experts chinois les mèneront sur une voie de développement prometteuse !

        La Dominique considère l’agriculture comme son pilier de soutien. Le revenu agricole représentait environ 16 % de son PIB et les recettes des exportations agricoles représentaient plus de 50 % du total des recettes d’exportation. Mais il s’agissait principalement de la banane, de la noix de coco, de l’orange et de la mangue, pour lesquelles la culture reposait sur des ressources naturelles exceptionnellement favorables. La production agricole restait à diversifier, car celle de légumes était particulièrement insuffisante.

        Après leur arrivée sur la Dominique, les experts chinois ont effectué une enquête approfondie sur place. Ils ont découvert que la Dominique pourrait changer sa situation actuelle marquée par une forte dépendance aux conditions climatiques pourvu que les agriculteurs soient sensibilisés au concept de l’agriculture écologique moderne et aux technologies agricoles.

        Les agriculteurs locaux étaient habitués à « semer des graines et les laisser faire ». Pour les sensibiliser à la science, les experts, sous le soleil brûlant, étaient obligés de commencer par expliquer le labour profond, l’émondage, le marcottage, le serfouissage, le désherbage et l’engraissement additionnel de différents éléments selon les différentes périodes de croissance.

        Un jour, lorsqu’il expliquait aux agriculteurs locaux la nécessité du désherbage, l’expert chinois Sun Haojie a découvert que le champ de Jack était toujours couvert de mauvaises herbes.

        « Pourquoi n’avez-vous pas désherbé ?

        – Les mauvaises herbes sont encore petites, et il est très difficile de les arracher. Je pourrai les extirper en une seule fois lorsqu’elles pousseront davantage.

        – Cela ne va pas. Les mauvaises herbes absorberont les nutriments des cultures au cours de leur croissance, et il ne servira plus à rien de les arracher à ce moment-là », lui a expliqué patiemment Sun Haojie.

        – Oh, oui... »

        Sun Haojie a eu l’impression que Jack ne croyait toujours pas ses mots en observant sa réponse pleine de doutes.


        Saison des récoltes.

        Parallèlement à cela, un autre expert chinois Hui Yonglu a voulu dispenser des stages sur la technologie de la culture du cantaloup au Centre de l’agriculture moderne Chine-Dominique. Il prévoyait de former 20 agriculteurs à chaque stage. Mais seulement quatre personnes sont venues au premier cours. Après le cours, un agriculteur lui a dit : « Nous n’avons jamais vu ce genre de melon, qui sait s’il peut être cultivé ici ? Je suis venu à votre formation par hasard... »

        Lors de la saison des récoltes, Jack fut abasourdi : la laitue de son voisin était aussi grosse qu’un ballon de basket grâce au désherbage, mais la sienne était aussi petite qu’une balle de baseball. Le brocoli de son voisin, qui ne pesait que 0,5 kg dans le passé, atteignait maintenant 1,5 kg. Plus tard, Jack a déclaré : « Dès lors, j’ai suivi tous les conseils des experts chinois. J’ai fait tout ce qu’ils m’ont proposé. Maintenant, ma laitue est également aussi grosse qu’un ballon de basket ! »

        Hui Yonglu, quant à lui, a transformé ses cours en formation sur place, afin que les agriculteurs puissent voir les résultats. Quand ils sont intéressés, Hui commence à partager des connaissances théoriques... Aujourd’hui, même le site officiel du ministère dominicain de l’Agriculture et des Forêts a publié des photos et des articles détaillés sur la culture tridimensionnelle du cantaloup présentée par Hui Yonglu. Celui-ci est devenu une « star » aux yeux de nombreux responsables techniques et agriculteurs.

        Après l’évolution du concept agricole traditionnel, il était grand temps d’améliorer le niveau de mécanisation agricole.

        Depuis leur arrivée, les experts chinois ont progressivement introduit des machines agricoles chinoises et les ont distribuées aux stations agricoles de la Dominique. Dans le même temps, Huang Hongguang, un expert chinois en machines agricoles, a commencé une formation centralisée pour les machinistes sélectionnés par diverses stations agricoles. Ils ne peuvent assumer les fonctions concernées qu’après avoir réussi l’évaluation.

        Lorsqu’une station agricole a des tracteurs et des machinistes certifiés, elle peut alors proposer une démonstration et des services aux agriculteurs de son secteur. En parallèle, afin d’assurer le fonctionnement normal des machines agricoles, Huang Hongguang effectue des patrouilles, donne des conseils et effectue un entretien régulier dans les stations agricoles à travers le pays. Il résout en temps opportun les problèmes et enseigne les techniques d’entretien. Aujourd’hui, de nombreux machinistes dominicains comptent parmi les apprentis de Huang Hongguang, et celui-ci est devenu l’« enseignant de tracteur » le plus occupé.

        Implanter un concept moderne d’agriculture écologique

        Le ruban jaune sur l’emblème national de la Dominique indique :Après Bondie, c’est la Ter. » Ce pays a toujours prôné l’harmonie entre l’homme et la nature. C’est un pays insulaire formé de volcans, avec un petit écosystème, relativement fragile et une faible capacité de régénération. Les experts chinois ont toujours insisté sur la voie d’un développement agricole écologique et durable, et ce concept est respecté par les habitants locaux.

        A cet égard, le coordinateur dominicain des projets de coopération en matière de technologie agricole a levé le pouce en signe d’admiration : « Les experts chinois ont changé certaines conceptions traditionnelles portant sur la plantation agricole, ce qui a donné à la Dominique une base pour développer l’agriculture. »

        La Dominique a une superficie de plus de 700 km2 et comporte 365 rivières. Cependant, l’utilisation des ressources fluviales par les agriculteurs locaux était insuffisante. L’irrigation dépendait de l’eau de pluie ou de la coûteuse eau du robinet. Les légumes et les fruits cultivés pendant la saison sèche mouraient souvent à cause du manque d’eau. Les experts chinois ont construit un petit barrage en amont d’un ruisseau à côté du Centre de l’agriculture moderne Chine-Dominique et enterré des tuyaux, pour assurer l’approvisionnement en eau par le biais de la topographie. Ce barrage est devenu un projet modèle d’adduction d’eau pour l’irrigation sur la Dominique.


        Saison des récoltes.

        Depuis lors, les fermes avec une certaine économie d’échelle de la Dominique ont construit de petits barrages et les petites exploitations ont appris à utiliser des poteaux en bambou pour conduire de l’eau, ce qui améliore considérablement le taux d’utilisation des ressources en eau.

        Afin de contrôler strictement l’utilisation des pesticides et des engrais, les experts chinois ont vigoureusement encouragé les agriculteurs à utiliser du fumier pour fertiliser les sols. Mais en Dominique, le cheptel ne comprend que des poules pondeuses et un petit nombre de chevaux. D’autres animaux sont élevés en plein air. La collecte de fumier n’est donc pas efficace. Par conséquent, les experts chinois ont montré aux agriculteurs locaux comment fermenter suffisamment les feuilles, les mauvaises herbes et les tiges de maïs pour fabriquer de l’engrais de paille afin de combler le manque de fumier.

        Les experts chinois font également la promotion de techniques pratiques en tenant compte des conditions réelles des agriculteurs locaux. Lorsque Ding Yongsheng, chef adjoint de l’équipe des experts, s’est rendu au champ de Simon pour prodiguer des conseils, il a constaté que les feuilles de poivron étaient mangées par des limaces. Après avoir pris connaissance de l’impossibilité de Simon d’acheter des appâts empoisonnés en raison de l’étendue de la ferme, Ding Yongsheng lui a suggéré de dessiner un cercle avec de la chaux autour des poivriers afin d’empêcher les limaces d’y pénétrer, car « la limace rampe en sécrétant du liquide qui échauffe la chaux ». Cette astuce a aidé Simon à réaliser une récolte abondante cette année-là. Elle a également été diffusée auprès de davantage d’agriculteurs. Ainsi, une petite astuce a permis de régler un gros problème.

        Diffuser davantage d’énergie positive aux jeunes

        Pour revitaliser l’agriculture de la Dominique, il ne suffit pas de transmettre les nouvelles idées aux agriculteurs, mais aussi aux élèves.

        Tout en donnant des conseils aux agriculteurs sur la culture, les experts chinois ont intégré des technologies agricoles mûres concernant l’irrigation par des barrages et la récolte de fumier, ainsi que des concepts agricoles modernes comme la culture protégée, la culture hors sol et un contrôle systématique dans les cours de sciences agricoles qui sont disponibles pour toutes les écoles du pays.

        «Le Centre agricole reçoit chaque année plus de 1 000 élèves des écoles primaires et secondaires », a dit Sun Haojie. « Il y a aussi de nombreux agriculteurs qui amènent leurs enfants pour visiter le Centre. Pour les attirer, il faut également savoir sortir du Centre. » Sur l’année 2015 seulement, lui et ses collègues ont organisé plus de 20 activités de vulgarisation scientifique dans des écoles primaires et secondaires de la Dominique pour inciter les élèves à cultiver des variétés de légumes chinoises.


        Paysage de la Dominique.

        Les experts chinois ont également fait don des fruits et légumes aux écoles, hôpitaux, stations de secours, maisons de retraite et autres institutions locales. Le nombre de jeunes Dominicains engagés dans la culture agricole est en augmentation et une douzaine d’organisations de jeunes agriculteurs ont été créées dans le pays.

        Afin de contrôler strictement l’utilisation des pesticides et des engrais, les experts chinois ont vigoureusement encouragé les agriculteurs à utiliser du fumier pour fertiliser les sols. Mais en Dominique, le cheptel ne comprend que des poules pondeuses et un petit nombre de chevaux. D’autres animaux sont élevés en plein air. La collecte de fumier n’est donc pas efficace. Par conséquent, les experts chinois ont montré aux agriculteurs locaux comment fermenter suffisamment les feuilles, les mauvaises herbes et les tiges de maïs pour fabriquer de l’engrais de paille afin de combler le manque de fumier.

        Jeffrey David est un jeune homme qui a étudié et travaillé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. A son retour à la Dominique, il a découvert pour la première fois le projet de coopération Chine-Dominique en matière de technologie agricole. Après mûre réflexion, il a démissionné et est retourné dans sa ville natale pour travailler dans l’agriculture. En 2016, grâce aux conseils des experts chinois, David a commencé la culture de plusieurs variétés de légumes et a construit trois serres l’année suivante.

        Après plus de dix ans d’efforts, les experts chinois ont réussi à généraliser 28 nouvelles technologies sur la Dominique, incluant la culture sous serre, la culture tridimensionnelle, et la prévention et le traitement biologiques des ravageurs.

        Le gouvernement dominicain a décerné le « Prix pour réalisations exceptionnelles » à l’équipe d’experts chinois en agriculture, afin de mettre à l’honneur leurs contributions considérables à la modernisation de la technologie agricole et au développement de l’industrie agricole de la Dominique.

        En juin 2019, le président dominicain Charles Savarin et son épouse se sont rendus au Centre de l’agriculture moderne Chine-Dominique situé à Portsmouth pour une inspection de la septième phase du projet de coopération technique agricole Chine-Dominique. En voyant les experts chinois enseigner à des collégiens locaux à reproduire des plants de légumes dans la serre intelligente abritant quelques dizaines de fruitiers dont des bananiers, des agrumes et des limettiers, il a dit avec joie : « Votre travail est très important pour la Dominique. Je tiens à remercier le gouvernement chinois qui a envoyé une excellente équipe d’experts au profit du peuple dominicain ! »

        A présent, la réputation des experts agricoles chinois s’est répandue dans les pays des Caraïbes. Des gouvernements d’autres pays des Caraïbes ont envoyé des représentants spéciaux pour enquêter sur la coopération sino-dominicaine dans le domaine des technologies agricoles.

        La Dominique a des latitudes basses et un fort ensoleillement. La lumière du soleil peut faire griller des aubergines violettes en croissance en leur faisant prendre la couleur du café. Le travail agricole en plein air sous le soleil brûlant a fait « peler » tous les experts chinois qui venaient sur la Dominique pour la première fois. Après avoir travaillé pendant un certain temps dans ce pays, leur couleur de peau s’est alignée sur celle des locaux. Les Dominicains parlent un anglais avec un fort accent créole et un mélange de nombreux dialectes anglais et français. La langue parlée par les agriculteurs ordinaires est encore plus difficile à comprendre. Après quelques années, les experts chinois qui travaillaient dans les champs pouvaient comprendre ce dialecte et parlaient anglais avec un accent local.

        Sun Haojie travaille en Dominique depuis 13 ans. Alors qu’il avait une correspondance dans l’aéroport d’un pays voisin, le chauffeur de taxi lui a demandé : « Etes-vous un gars dominicain ? »

        Sun Haojie a été surpris : « Ouais, comment tu le sais ? »

        Le chauffeur a ri : « Je viens aussi de la Dominique. En entendant votre accent, j’ai su que nous étions des compatriotes ! »

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        Résumé du projet

        Le projet de coopération entre la Chine et la Dominique dans le domaine de la technologie agricole est un projet de bien-être soutenu par le gouvernement chinois. Il est réalisé par le groupe Xinjiang Xintian, qui a achevé six phases de coopération en matière de technologie agricole. La coopération étroite, la recherche continue, la planification scientifique et les progrès à pas assurés effectués par des experts agricoles des deux pays ont jeté des bases solides pour améliorer davantage la qualité du développement. Parallèlement à l’amélioration de la technologie agricole, les variétés des produits agricoles se sont enrichies. Plus de 60 nouvelles variétés de fruits et légumes ont été introduites avec succès sur la Dominique. Certaines variétés ont vu leur plantation être généralisée et sont d’ores et déjà vendues sur le marché.