Zhang Yuwen
et Mohamed Rizwan Younis (Pakistan)
10,8 tonnes par hectare !
A l’annonce des résultats de la mesure du rendement par échantillonnage, les habitants de Madagascar étaient très excités.
Dans un champ de 5 hectares, le riz hybride planté par des experts chinois en technologie agricole était proche de la récolte.
Le rendement de 10,8 tonnes de riz par hectare étant 3,6 fois la production de riz locale, les gens étaient très curieux de savoir comment ce miracle s’est produit.
Madagascar se situe dans la zone sud-ouest de l’océan Indien, au large de la côte sud-est du continent africain. Sur la partie supérieure de l’emblème national se trouvent des branches d’arbre du voyageur, et sur sa partie inférieure on peut voir une tête de zébu rouge, que les habitants considèrent comme une divinité, sur une rizière bordée d’épis de riz. A l’évidence, l’agriculture joue un rôle important à Madagascar.
Madagascar compte environ 25 millions d’habitants, dont plus de 80 % sont engagés dans la production agricole. Le riz y est la principale culture. Sur plus de 2,9 millions d’hectares de cultures, le riz occupe à lui seul une superficie de 1,5 million d’hectares, soit près de la moitié. Cependant, la production de riz n’était pas élevée et près de 2 millions de personnes étaient toujours menacées par la famine.
Le ministre malgache de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche estime que les semences sont les embryons des cultures et déterminent la production des cultures. La principale difficulté dans le développement du riz à Madagascar est le manque de semences de qualité et de technologies.
Avec une superficie de près de 600 000 km2, Madagascar est la plus grande île d’Afrique. Pourtant, le taux d’utilisation de terres arables n’est que de 10 %, le potentiel de développement des terres est donc énorme.
Champ de démonstration de culture du riz hybride à haut rendement à Madagascar
Il existe ici quatre climats différents : la forêt tropicale humide, la savane, le plateau tropical et le climat semi-aride. Les semences de riz doivent également s’adapter à une variété d’environnements écologiques.
Où trouver de telles semences ?
Les experts chinois ont fourni la réponse à cette question. Dix ans auparavant, Hu Yuefang, expert chinois en reproduction de semences, s’était rendu à Madagascar et avait parcouru presque toutes les régions rizicoles de l’île. Sous la direction de Yuan Longping, académicien de l’Académie d’ingénierie de Chine, Hu Yuefang a mené une équipe à cultiver avec succès trois sortes de semences de riz hybride à haut rendement adaptées aux sols et aux conditions climatiques locales. Après examen par le gouvernement malgache, ces semences ont été approuvées.
« Dès que le riz hybride sera cultivé dans 15 % des terres arables du pays, Madagascar pourra déjà atteindre l’autosuffisance en riz », a déclaré avec confiance Hu Yuefang. Actuellement, Madagascar développe le riz hybride en tant que l’un des principaux moyens pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et même dans le but d’exporter.
En 2019, une branche du Centre national de recherche sur la technologie du riz hybride de Chine a été créée à Madagascar. C’est le premier centre de recherche sur le riz hybride géré par une société étrangère en Afrique. En plus de former des techniciens agricoles, le centre soutient également systématiquement les sociétés de semences locales, développe des réseaux de vente, réduit les coûts de production des semences et permet à un nombre croissant d’agriculteurs ordinaires de se procurer et d’utiliser des semences de riz hybride à haut rendement.
Il est certain que dans un proche avenir, la technologie du riz hybride aidera Madagascar à accroître sa production de céréales et son revenu, et pourrait même faire de Madagascar un pays exportateur de produits alimentaires au lieu d’un pays qui les importe comme c’est le cas actuellement. « Le riz hybride profite non seulement à Madagascar, mais à l’Afrique dans son ensemble ! »
Abbas est un agriculteur du Sindh au Pakistan. Dans le passé, il pensait qu’une fois les graines éparpillées sur le sol, il pourrait retourner se reposer.
Lorsqu’il a rencontré l’expert chinois en riziculture, il a compris que la culture du riz nécessitait beaucoup plus de technique. Par exemple, l’intervention manuelle est primordiale et efficace. La pollinisation et l’élimination des mauvaises herbes ont toutes pour but d’optimiser la plantation et d’augmenter la production. Si la fréquence du balancement des épis de riz peut être augmentée pendant la floraison et la pollinisation, et que l’amplitude de leur balancement était accentuée, la zone de propagation du pollen sera plus large, le taux de pollinisation sera accru et le rendement augmenté en conséquence.
L’expert chinois qui lui a enseigné ces techniques s’appelle Cai Jun. Bien qu’il soit dans sa trentaine, il travaille au Pakistan depuis déjà plus de deux ans.
Experts chinois et pakistanais examinant un champ de démonstration
« Au début, je n’y croyais pas. Nous étions convaincus que le Ciel bénirait les récoltes. Cependant, à chaque période des gros travaux agricoles, Cai Jun insistait pour nous accompagner aux champs et nous enseignait avec persévérance comment le riz chinois était cultivé. »
Convaincus par Cai Jun, les agriculteurs locaux ont progressivement accepté ces nouvelles méthodes. Après les durs labeurs de repiquage des plants de riz, de séparation des plants et d’élimination des herbes, la saison de la récolte est arrivée !
Le rendement des plus de 200 hectares de riz cultivé est passé de 500 kg à 900 kg par hectare. Il a presque doublé ! Voyant cela, Abbas et les autres agriculteurs ont finalement affiché un sourire.
« Nous célébrerons plus intensément l’Aïd al-Adha cette année, car nous avons plus de revenus grâce à une récolte exceptionnelle. Je tiens à remercier Cai Jun et les autres experts chinois. Sans eux, je ne me serais pas remis en question ! »
Le jour de l’Aïd al-Adha, Abbas a invité avec enthousiasme Cai Jun et ses collègues à aller faire la fête chez lui, et leur a donné la plus grande part de viande, exprimant, de la manière la plus sobre qui soit, sa reconnaissance envers les experts chinois pour le partage de leurs techniques chinoises de plantation de riz hybride !
Bien que le riz hybride ne diffère pas du riz conventionnel par ses caractéristiques agronomiques, la quantité de semences utilisées est moins importante et plus économique. A l’heure actuelle, la superficie consacrée à la culture du riz hybride au Pakistan représente 50 % de la superficie totale consacrée à la culture du riz dans le pays.
En 2018, le Pakistan est devenu le quatrième plus grand exportateur de riz au monde et a apporté une contribution positive à la résolution du problème de la faim dans le monde.
La société agricole chinoise Longping High-tech s’est engagée, il y a 20 ans, dans des projets d’aide à l’étranger pour introduire le riz hybride. En 2017, elle a démarré la 6e séance d’aide au Sénégal pour une durée de trois ans. Les experts de l’équipe du projet réfléchissaient constamment à une question : « On a consacré plusieurs années à la formation. En plus du nombre croissant de stagiaires, comment rendre le travail d’aide encore plus efficace ? »
Cérémonie de la récolte du riz au Sénégal
« Le Sénégal est un pays agricole avec une importante population rurale, a dit un responsable du ministère sénégalais de l’Agriculture chargé de la formation. Permettre aux agriculteurs d’apprendre et de mettre en pratique des technologies agricoles avancées pour se débarrasser de la pauvreté et pour s’enrichir est bénéfique au développement futur du Sénégal. Notre pays promeut vigoureusement un plan de revitalisation, qui met l’accent sur le projet d’autosuffisance en matière de production alimentaire. Tout cela exige des idées agricoles avancées et un soutien technique ! » Les membres du groupe d’experts en sont bien conscients.
Par conséquent, tout le monde a unanimement approuvé l’idée générale de « changer de mentalité, rendre le sol fertile et enseigner un ensemble de technologies ». En ce qui concerne la formation, on a adopté une approche à deux volets consistant à améliorer les capacités tant des agriculteurs que des étudiants.
Les agriculteurs avaient déjà beaucoup d’expérience, mais ils n’avaient pas suffisamment de méthodes innovantes. Bien qu’ils aient affaire à leurs terres au quotidien, ils ont beaucoup de mal à accepter de nouvelles techniques étrangères. Pourtant, il est important pour eux de mettre à jour leur structure de connaissances et de cultiver un esprit innovateur.
Afin d’améliorer l’environnement de croissance des cultures, il faut beaucoup d’efforts pour convaincre les agriculteurs locaux. Dans les zones rurales du Sénégal, dans le passé, l’utilisation intensive d’engrais chimiques a apporté de graves compactages des sols, ce qui nuisait énormément à la croissance et à la récolte des cultures. « La terre est la base des cultures, ce qui détermine directement leur qualité. » C’est un point sur lequel ont souvent insisté les experts chinois, mais de nombreux agriculteurs locaux prenaient ce point de vue à la légère.
Afin d’optimiser les terres, les experts chinois ont décidé d’utiliser des engrais organiques après une analyse et une étude approfondies. Ils ont enseigné aux agriculteurs comment améliorer la structure et la fertilité des sols. Après l’amélioration des conditions du sol, le rendement et la qualité des cultures ont été considérablement améliorés. Les agriculteurs ont alors commencé à accepter les opinions des experts chinois.
Ali est un agriculteur sénégalais. Il vit près de la base de démonstration des techniques agricoles de Chine, à Sangalkam. Depuis qu’il a appris les techniques avancées auprès du groupe agricole, son revenu est beaucoup plus élevé qu’avant.
Dans ses propos, Ali a exprimé une grande admiration pour la technologie chinoise : « Les techniques de ces experts sont très pratiques, peu sophistiquées, faciles à apprendre et à utiliser, et l’efficacité est indiscutable. C’est ce dont nous avons vraiment besoin ! »
A l’heure actuelle, l’équipe du projet a purifié et revitalisé six variétés de riz conventionnelles locales et a généralisé l’utilisation de deux techniques pratiques pour faire pousser et planter les jeunes plants. Ces nouvelles variétés et nouvelles technologies ont été chaleureusement accueillies par les agriculteurs locaux, insufflant une nouvelle vitalité à l’agriculture locale.
Le riz hybride prospère
Les étudiants se passionnent pour leur travail, sont plus ouverts et plus enclins à accepter les nouvelles technologies et nouvelles idées. Après l’acquisition d’une expérience pratique adéquate et de connaissances avancées en gestion, ils peuvent devenir d’excellents gestionnaires dans le secteur agricole.
Omar est parmi les étudiants qui ont reçu une formation en technologie agricole chinoise. Il a dit : « Le groupe d’experts chinois apporte non seulement de nouvelles technologies, mais aussi de nouvelles idées. Plus la chaîne industrielle est complète, impliquant la production, la récolte, le stockage, la transformation et la vente, plus grand sera le rendement. Grâce à cette démarche, mon esprit s’ouvre davantage. Ce concept est tout neuf pour le Sénégal. Je pense que nous avons besoin de ces nouvelles idées pour nous débarrasser de la pauvreté ! »
De juin 2018 à avril 2019, le projet d’aide agricole au Sénégal a formé gratuitement 175 étudiants venant de l’Université de Dakar. Ce sont des talents de haut niveau qui contribueront au développement agricole du Sénégal.
Représentée par la technologie du riz hybride, l’aide chinoise à l’étranger en matière agricole a non seulement permis d’améliorer le niveau de développement agricole dans les pays bénéficiaires, mais a aussi beaucoup atténué la pénurie alimentaire et contribué de manière positive à l’élimination de la pauvreté extrême de l’humanité.
Résumé du projet
Depuis les années 1980, la Chine a formé plus de 14 000 talents techniques à la culture de riz hybride dans près de 80 pays en développement, dans le cadre de divers projets d’aide agricole. A l’heure actuelle, plus de 40 pays et régions du monde pratiquent la culture à grande échelle du riz hybride, avec une superficie de plantation annuelle de 7 millions d’hectares, et une augmentation de la production de plus de 20 % par rapport au riz ordinaire.
Depuis la fin du XXe siècle, des sociétés chinoises dont notamment Longping High-tech et Yuan’s Seed (entreprise de semences) ont sélectionné et cultivé des variétés de riz hybride successivement au Pakistan, à Madagascar et au Sénégal, et ont cultivé avec succès plusieurs variétés de semences de riz hybride à haut rendement, adaptées aux conditions locales. Ils ont non seulement répondu aux besoins alimentaires locaux, mais également aidé certains pays à exporter leurs produits alimentaires.